Cathédrale de la Major
Elle est née, entre 1852 et 1893, grâce à la volonté de Napoléon III qui avait fait de Marseille sa ville de prédilection. La cité phocéenne, sous le Second Empire, était devenue très florissante, accueillante, pleine de promesses, deuxième ville et premier port de France. Le centre ville devint pour l’Empereur son terrain de constructions nouvelles (Rue de la République, Port de la Joliette, Palais de la Bourse, Palais Longchamp, Palais du Pharo).
Napoléon III voulait que cette Cathédrale soit grandiose et représente une ouverture sur le monde et les influences extérieures. L’emplacement choisi fut celui où se trouvait déjà la Vieille Major. Mais il fallut l’amputer, pour laisser place à la nouvelle. C’était pourtant une belle construction romane du XIIème siècle, bâtie sur une église paléochrétienne (par les premiers chrétiens). Lors des derniers travaux, entre les années 2000 et 2008, on a découvert de magnifiques mosaïques du Vème siècle, des vestiges de murs. De l’ancienne église, il ne reste qu’une travée et l’abside (coupole extérieure). L’église est restaurée mais ne se visite pas.
Les travaux de la nouvelle Major, qui durèrent quarante ans, furent décidés par Monseigneur Eugène de Mazenod ; Napoléon III posa la première pierre et elle fut consacrée par Monseigneur Léon XIII. Elle est d’inspiration byzantine, mais on y trouve des éléments romans et gothiques. Les multiples coupoles et dômes font référence à l’orient et donnent à cette cathédrale un aspect imposant.
Trois architectes se succédèrent, pour son édification (Léon Vaudoyer, Henri-Jacques Espérandieu, Henri-Antoine Révoil).
Ce qui surprend, au premier abord, c’est cette masse lourde, à l’arrière de l’édifice, qui rappelle les constructions médiévales. Ensuite, ce sont les pierres vertes (de Florence), alternant avec les pierres blanches (de Calissane). Sa longueur est impressionnante (142m). Sa hauteur maximum, sous la coupole centrale est de 70m. L’entrée se fait par un portique surmonté de deux surprenants clochers étroits et hauts (60m.). Sur sa façade, on distingue le Christ et les apôtres ; à l’intérieur, est illustré le couronnement de la Vierge, avec des mosaïques d’influence byzantine, tout comme dans la Cathédrale.
La partie interne impressionne par ses dimensions (qui se rapprochent de celles de Saint Pierre de Rome). Les murs présentent encore une alternance de marbre blanc de Carrare et de porphyre (pierre volcanique rouge foncé coupée de cristaux blancs). Le regard est retenu par les innombrables drapeaux provençaux exposés. Mais le visiteur est ensuite attiré par la grande clarté, en provenance du chœur. Au dessus de la partie centrale du transept, la grande coupole centrale flanquée de quatre autres plus petites sont allégées par une multitude de fenêtres géminées (à deux ouvertures séparées par une colonne) et une rosace permettant ainsi à la lumière de pénétrer à flots, dans la construction. On retrouve souvent ce type de fenêtres, dans cette immense cathédrale pouvant contenir jusqu’à 3000 personnes. Si un jour vous avez la chance d’y écouter un concert, vous serez submergés, envoûtés, par le son extraordinaire rendu par l’orgue et l’acoustique.
Le déambulatoire contournant le chœur est augmenté de six absidioles (coupoles demi-sphériques, vers l’extérieur). Le pavement en marbre polychrome est remarquable. Il faut aller admirer, dans le troisième transept, la statue de « Véronique essuyant la face de Jésus tombé à terre » (œuvre admirable d’Auguste Carli)
Dans la crypte, vous pourrez voir les tombeaux du Cardinal de Mazenod et de Monseigneur de Belsunce (qui, inlassablement, réconforta les malades, lors de la peste de 1720/ sa statue orne le parvis de la cathédrale).
Si un jour le cœur vous en dit, vous pourrez vous marier à la Major ou y conduire vos enfants ou petits enfants pour la cérémonie de la communion.
Chaque année, le jour de l’Assomption, a lieu la Procession à la Madone (la Vierge Dorée sort de la Major pour se rendre dans les rues étroites du Panier si proche).
Des visites-conférences de la Cathédrale sont organisées, à la demande.
Désormais, cette église si riche au plan architectural, est très exposée à la vue des passants, puisque toute la zone alentour a été entièrement restructurée, au cœur du pôle Euroméditerranée. Les voûtes, sous la Cathédrale, ont été reconverties en commerces variés, très attractifs. De nombreux monuments des environs sont à visiter (Tour Saint Jean, sa Digue, sa Tour du Fanal, Le MuCEM, la Villa Méditerranée, la Fondation Regards de Provence, le Panier si bien rénové…). De plus, La major est magnifiquement illuminée la nuit, comme beaucoup de monuments du centre ville. Sur l’esplanade, le panorama sur la mer et la digue du large sont aussi une attraction touristique à ne pas manquer.
Les portions d’autoroute souterraines (du Prado Carénage à l’autoroute du Littoral), ont permis la mise en valeur de cet édifice imposant, en supprimant, en surface, une grande partie de la circulation.
Le site est parfaitement bien desservi, par bus, tram, métro. Pour ceux qui viennent en voiture, un parking de 750 places est à leur disposition. En outre, cette zone touristique est ouverte le dimanche.
Et si les voyages vous tentent, vous pourrez prendre, un jour, un de ces gros bateaux de croisière, sur le quai tout proche.
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